Le Prieuré

C’est toujours lorsque l’été s’achève qu’un pincement survient et nous pousse subrepticement à rembobiner précipitamment le fil du temps pour tenter – vainement, bien sûr – de prolonger la pause. Et c’est toujours là qu’on a le plus envie de (re)partir. Alors pourquoi ne pas profiter de l’arrière-saison pour larguer les amarres et s’exiler quelques précieuses journées supplémentaires dans des régions autrement abondamment achalandés de troublants touristes en chaussettes claquettes ?

Leçon de Baumanière

Nous vous avions déjà parlé de l’Oustau de Baumanière de Jean-André Charial, voici le Prieuré qui, loin de la flamboyance mondaine de son ainé, joue la discrétion et l’intimité dans une bâtisse du XIVème siècle jouxtant un cloître qui fut longtemps une pension de famille abritant des artistes-peintres. Entre ces murs chargés d’histoire, vous ne trouverez pourtant nulle vieillerie chargée de poussière, bien au contraire, puisque le maître des lieux et son épouse Geneviève ont mis un point d’honneur à doter l’ancêtre de tout le confort moderne et d’inspiration artistique, comme un hommage indirect aux anciens hôtes sans doute.

Luxe sans ostentation, épure sans austérité, le jardin est le parfait terrain des promenades et des rêveries solitaires ou duales, et si la piscine au modernisme peut paraître austère, elle n’en est pas moins utile sous le soleil provençale qui darde au-delà du 9ème mois de l’année.

Etoile provençale

Bien entendu, les gourmands ne sont pas en reste avec la table du chef étoilé Fabien Fage, originaire d’Arles, qui a entre autres fait ses armes chez les plus célèbres Alain de la gastronomie (Passard et Ducasse), avant de poser sa toque à Avignon. Une cuisine qui se veut avant tout fraîche et spontanée et qui correspond à son écrin, dont l’esprit est orienté vers une simplicité formelle, peu loquace et efficace.

Alors, dites « minute » à septembre et à l’automne, comme le faisait le serveur Papillon aux journalistes du Canard Enchaîné dans les années 30, et repartez pour un tour de manège salvateur le temps d’un weekend.