La Camion qui Fume, Paris

Fin janvier, c’était l’effervescence rue Montmartre. Cette artère, pourtant habituée à voir pousser des échoppes fast food toutes les semaines, était en émoi. Papilles frétillantes, porte-monnaie en bandoulière, smartphone dégainé. Pensez, le pionnier du foodtruck, apparu au coin d’une rue de la capitale fin 2011, était sur le point de céder à la tentation de la sédentarisation, à 24h d’ouvrir en dur aux appétits marchands du quartier. Las, puisque que c’est du Camion qui Fume dont il s’agit, on osera dire que c’est plus une petite fumée de pétard mouillé que celle d’un fumet vorace de barbaque, qui nous reste dans les narines.

De la fumée sans feu

Seule consolation : les prix sont serrés

Certes, on conviendra qu’il est difficile pour les premiers de le rester, mais se sédentariser après tout le monde et surtout ainsi, n’est pas à la hauteur de ce à quoi Kristin Frederick nous avait habitués. Elle nous promettait l’Amérique, on se retrouve aujourd’hui dans une cantine Ikéa. La crise serait-elle passée par là ? L’appel de l’argent plutôt, puisque Kristin est devenue une femme d’affaires, financée par un fond d’investissement, qui n’espère pas moins qu’ouvrir deux autres restaurants dans l’année, voire conquérir la France entière…

De la fumée sans fumet

Côté assiette, ou plutôt petit plateau, la viande est tiède (!). Les « chili french fries » sont vraiment too much même pour un junkie du fast food, quant aux chicken wings et onion rings, on connaît bien meilleurs dans les parages. Bref, hormis la possibilité de noyer son chagrin à la frozen margarita, dans un de ces fameux gobelets rouges de sitcom américaine, on ne voit pas ce qu’on fait là… Seule consolation : les prix sont serrés, en comparaison à certains suiveurs décomplexés.

C’est vrai que les hommes ont tendance à brûler les idoles qu’ils ont jadis porté aux nues, mais franchement, il faut savoir garder l’énergie des débuts, se remettre en question en permanence et vivre avec son temps. On attend donc avec impatience la future bonne idée de Kristin Frederick qui, par ailleurs, n’en manque pas.

Le Camion qui Fume
168, rue Montmartre 75002 Paris
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