Freixenet : pschitt pschitt !
Voyage funeste en Espagne, pays pourtant tellement festif. Cette dégustation a jeté un voile de doute sur mes ardeurs hispaniques, jusqu’à compromettre la planification annuelle d’un weekend nihiliste à Ibiza. Freixenet est un Cava. Il en existe d’excellents. C’est à se demander pourquoi il a si honte d’exhiber fièrement ses origines ? Du précepte « qui ne dit mot consent », nous en retiendrons que – peut-être –, il souhaite se faire passer pour un autre ?
Non content d’avoir un nom de déodorant, freixenet en a aussi le goût.
Concentrons-nous d’abord sur la bulle. Il ne s’agit pas de ces bulles vives et aériennes, frétillantes au palais, dont l’incisivité orgasmique fait la fierté de nos terroirs champenois. Non. C’est une bulle lâche et molle. Une bulle qui peine à remonter à la surface. On ne peut même plus décemment la nommer ainsi. Nous l’appellerons donc bullasse : bien plus approprié. Cette fourbe de bullasse vous éclate pâteusement au nez dans un fumet évoquant le vieux chewing-gum exotique mâchouillé par maintes bouches adolescentes ferrailleuses. Sa mousse nous rappelle les eaux usées des lavoirs Eléphant Bleu de la banlieue parisienne. Obscures sorties du dimanche après-midi… La fin de bouche laisse place à une sucrosité vulgaire, qui dans notre tragédie tient le rôle pervers de cache misère, mais peine à dissimuler une platitude gustative abyssale.
Comment le consommer
Avec un amoureux/ une amoureuse dont on a envie de se séparer. L’expérience traumatisante de cette dégustation ne rendra la rupture que plus douce.
Prix : pas cher, mais beaucoup trop cher.
Plus d’informations sur http://www.freixenet.fr/