Patience en 2019
Éditorial

Patience en 2019

Amis délectrices et délecteurs,

En ce début d’année, nous prolongeons l’esprit de Noël en vous épargnant par pure charité tout jeu de mot vaseux sur 2019, ses effets bœuf sur le neuf, ainsi que ses retournements façon « eros » que vous avez peut-être croisés au détour d’un réseau social.

En revanche, toute l’équipe d’Orgyness se joint à moi pour vous inviter à prendre le temps. Celui de la contemplation, celui de la réflexion, celui qui permet de réellement apprécier ce qu’on a, le bonheur de vivre par exemple. Cette année, nous faisons le vœu de faire fi du consumérisme et de l’obsolescence programmée, de rire de la date limite de consommation affichée ostensiblement sur le côté d’un produit (ou sur le flancs des femmes si l’on en croit nos polémistes télévisuels), et de nous gausser de la gente pressée impatiente de la nouveauté, qui binge ses séries télé et qui n’a jamais le temps pour le digestif. Nous nous moquerons de celui qui court à la salle de sport après avoir trop vite pris du poids lors de réveillons trop riches, et nous poufferons en chœur car là où nous allons, nous irons à pieds, histoire de profiter de la balade (enfin, dans la mesure du possible, hein).

Car le temps est toujours ce qu’il y a de plus précieux. Il faut des années pour faire un grand vin, mais seulement quelques minutes pour le consommer. Rome ne s’est pas faite un jour, la France et son terroir non plus. Les naissances et les transformations sont toujours le fruit d’une lente et hasardeuse gestation, et l’impétueux ne s’expose à rien d’autre qu’à une longue série de déceptions. C’est pourquoi, pour parler vulgairement et avec toute l’ambiguïté du monde, nous vous la souhaitons longue et bien bonne, et à l’instar des protagonistes de la Grande Bouffe dont je me suis inspiré pour créer cette illustration, attendons que les chiens prennent le jardin et prenons le temps de bien vivre.