Robert

Chez Orgyness, on connaît Loïc Martin depuis longtemps, depuis un certain Gourbi Palace au début des années 10. Après Boire & Manger, le voici à présent chez Robert dans le 11ème, flanqué d’Edouard Bergeon et du chef Peter Orr, une adresse dont nous dirons qu’elle est drôlement bien foutue. Bien foutue parce qu’elle est simple, or ce qui est simple coule de source, sans fioriture ni courbette, sans nappe blanche. Presqu’à poils.

Cette adresse a été testée sur invitation

Alliance franco-australo-italienne

Rassurez-vous, de nudité vous n’en verrez point durant le repas, un poil est si vite arrivé. Pour autant, au-delà de la déco de bois clair, de murs blancs, de meubles chinés et de cuisine ouverte désormais convenue voire anodine, l’assiette tient son lot d’exigences : légumes cultivés en propre à Sancerre, viandes de la Ferme de Clavisy dans l’Yonne découpée par le chef, poissons de Tom Saveurs à Saint Porchaire. Originalité pour un chef aussi australien : une inspiration clairement italienne due à un passage à Londres où Peter Orr a pu apprendre l’art de la pasta. Et ça , ça fait drôlement plaisir : un vrai plat de pâtes, ce graal modeste que tant vous promettent et que si peu délivrent. A noter également que la vaisselle vient de Laborne, un tout petit patelin du Sancerre, histoire que vous vous sentiez encore plus à la maison.

Le haddock, arroche (c’est un peu comme de l’épinard), salicorne et aïoli propose en une assiette une combinaison de textures et d’arômes étrangement gratifiante comme un ASMR,  et les macaroni, ragu bolognese, champignons sont à eux seuls un petit voyage en Reggio Emilia. La cuisson de la pâte est superbe, une véritable comfort food pour l’automne. Côté cave, vous aurez droit aux services d’Elise Doan, une ancienne d’au Passage, qui propose une carte clairement orientée vins naturels toute en cohérence avec l’esprit des lieux.

Alors, pourquoi aime-t-on, et pourquoi je vous recommande Robert ? Eh bien, c’est ce pote hipster qui a l’élégance de ne pas vous faire la bise, c’est cette bière qui arrête de raconter qu’elle est artisanale, c’est ce vin naturel qui ne sent pas le système digestif d’un bovin. Robert, il a tout d’un bon pote qui vous veut du bien.