Le Chateaubriand, Paris

 

Ma première visite au Chateaubriand m’avait laissé une impression positive mais mitigée. Pas aidé par l’ambiance, je n’avais pas vraiment réussi à avoir un avis tranché. Mais les avis dithyrambiques se multipliant de part et d’autre, je retourne au front pour le bien de la cause ! Ce n’est pas un marvellous dévouement ça, ma buddy boy ? Aux casseroles, c’est toujours Inaki Aizpitarte, Fred Peneau et Franck sont toujours en salle. Ils ont pris un peu de poids depuis ma dernière visite mais c’est peut-être parce qu’ils mangent mieux depuis que leur restaurant cartonne. La salle est toujours aussi bruyante aux heures d’affluence (c’est-à-dire tous les soirs) et j’avais tout de même pris ma réservation 15 jours à l’avance.

A ma surprise, il n’y a plus de choix du tout car il n’y a plus qu’une formule unique 40€ tout compris. Le contact est toujours aussi décontracté et informel et le serveur vous explique le programme accroupie à côté de votre table. Une coupe de champagne est proposée et le Lossey s’en tire plutôt très bien.

Malheureusement la carte des vins est toujours aussi maigrichonne. C’est peut-être le reproche qu’on pourrait faire au Chateaubriand. L’obsession du bas prix est telle (la majorité des bouteilles tourne autour de 30€) que la variété en souffre en faisant quasiment l’impasse sur la Bourgogne notamment. Finalement, j’opte pour un Beaumes de Venise Les Terres Jaunes 2006, un petit brun ombrageux et costaud mais un peu court sur pattes, et qui ne laisse pas un grand souvenir.

Le bouillon de canard aux légumes avec foie gras et gésier constitue un amuse-bouche fin, frais et divertissant, qui s’accommode merveilleusement au goût madérisé du champagne, ça commence bien. Le cabillaud au soja et mini-poireaux est également léger et succulent avec ses arômes orientaux et une chair qui se détache délicatement sous la fourchette. Le plat de résistance quant à lui, est composé d’un boeuf confit surmonté d’une rondelle de betterave, d’endive et de petits poissons frits. Dans ce mélange racé et équilibré, les petits poissons relèvent la douceur du boeuf qui se détache langoureusement de la texture légèrement croquante de la betterave.

Le dessert réserve une nouvelle bonne surprise : du pamplemousse frais dans une soupe de turrone. La fraîcheur de l’agrume alliée à un léger crémeux, c’est mortel. Et tout ça pour 40€ par tête sans le vin, on en redemande ! Le Châteaubriand propose créativité, convivialité, qualité et même satiété à un prix vraiment intéressant… Il faut juste se taper la trotte jusqu’au métro Goncourt, ça vous paraît faisable ?

En résumé, le Chateaubriand est pour vous si : vous êtes bobo de race, pauvre avec des goûts de luxe, et si vous cherchez toutes les choses indiquées tout en étant économe.
Mais vous haïrez si : vous y allez en métro un soir de pluie, vous êtes un amoureux du design, un féru de grands vins.

Chateaubriand
129 Avenue Parmentier
75011 Paris
Téléphone : 01 43 57 45 95