Le Richer

J’avais dîné à l’Office, une adresse dont on parle beaucoup depuis 2 ans, et qui venait d’embaucher son chef japonais Yosuke Yamaji. Le chef japonais, c’est comme les jeans du même pays, c’est actuellement un must pour tout hipster qui se respecte (ou non). Or le Richer, c’est son petit frère juste en face. Il fallait le tester pour rester à la page.

Concept

Autant le repas à l’Office ne m’avait pas laissé un grand souvenir, autant le concept du Richer paraissait plus riche et plus créatif de par son caractère multi-facettes : bar à cocktails, tapas, snacks, petits plats et sandwicherie branchouille. Pour s’affranchir des repères traditionnels, Charles Compagnon a d’ailleurs élagué tout ce qui pouvait évoquer le comptoir de coin de rue de ses prédécesseurs. Résultat : des meubles design rétro, des murs à nu, une impression de pas fini et un plan de circulation qui laisse dubitatif. Côté cuisine, c’est Adrien Bouchaud et de Romain Lamon, deux anciens du Ritz qui sont à la barre.

Dites 63

Alors qu’en est-il ? ça commence par une bonne surprise. Subtil et racé, l’oeuf cuit 63mn à 63°, crème de maïs, boeuf séché et beurre noisette vient disperser les doutes sur le côté exercice de style capillotracté du lieu. Suivi par une mauvaise surprise, le filet de canette, betterave, gnocchi et nougatine de mole réinstalle le doute par sa totale évanescence et son absence d’entrain. N’exagérons rien, ce n’est pas mauvais, c’est même bien fait, mais l’ennui guette chaque coup de fourchette comme la grippe à l’approche de l’hiver.

Le fond et la forme

Peut-être faut-il y retourner pour en avoir le coeur net, peut-être pas. Pour ma part, j’ai du mal à adhérer avec ce Richer qui se veut désespérément cool, où l’on assoit 8 personnes autour d’une table de 4, et où la forme semble prévaloir sur le fond. Trop vague ou trop compliqué, « où voulez-vous en venir ? » a-t-on envie de dire. Mais voyez par vous-même, j’en ai eu pour 24€ sans les boissons pour mes 2 plats.

Le Richer
2, rue Richer 75009 Paris
Pas de téléphone

Oeuf cuit 63mn à 63°, crème de maïs, boeuf séché et beurre noisette

Filet de canette, betterave, gnocchi et nougatine de mole