Le Food Court des Galeries Lafayette Champs Elysées
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Le Food Court des Galeries Lafayette Champs Elysées

Ca y est, après Beaupassage qui était ce qui ressemblait le plus à un food court à la parisienne (certes à la sauce germanopratine, c’est-à-dire avec plein de namedropping, des tarifs Rive Gauche et pas de toilettes), voici le premier food court de la capitale qui ose dire son nom, sur les Champs Elysées qui plus est, aux nouvelles Galeries Lafayette qui ont surgi de terre en lieu et place de feu le Virgin Megastore. Avec comme « curateur » – je sais, le mot évoque une crotte de nez – la Phamily First de Julien Pham, autant dire que l’événement était attendu au tournant, avec pour objectif de réussir l’ambitieux cocktail entre coolitude parisienne, créativité, savoir-faire et séduction à l’attention des touristes qui ne manqueront pas de faire un détour par le sous-sol flambant neuf, après leurs emplettes.

A noter que nous ne parlerons pas ici de Citron, le « restaurant » du créateur de mode Jacquemus qui réussit le tour de force d’ouvrir un restaurant sans jamais penser à cuisiner, puisqu’il s’appuie uniquement sur les savoir-faire des autres, en l’occurence ceux de Kaspia, Cédric Grolet ou Stohrer. « Pourquoi » serait l’alternative la plus juste la plus élégante à « What the Fuck ? ».

Casting de choix

Mais ne tirons pas sur l’ambulance, car à y regarder de plus près, on peut affirmer que la sélection des maisons et des produits paraît tout à fait pertinente. Il y a Yard avec des vins nature qui évitent soigneusement le pet de vache afin de se rendre plus accessible. Il y a le trio Kaspia, la Maison de la Truffe et Crabe Royal bien entendu qui proposent entre autres de très pratiques rolls aux entournures séduisantes. Il y a Little Zhao, troisième émanation de la Taverne de Zhao, probablement la proposition la plus originale avec des mo mo (baos) appétissants quoiqu’un peu secs à mon goût. Sans oublier la légendaire Maison Vérot qui propose ici une création de pâté en croûte aux accents de banh mi qui, s’il ne rappelle le banh mi qu’après un peu de LSD, est magnifique à déglutir. Les touristes se laisseront-ils aller à la charcuterie ? Les paris sont ouverts.
Côté sucré, on retiendra les chocolats de Ducasse, Pierre Marcolini et les pâtisseries de Stohrer récemment rachetée par à La Mère de Famille. La guerre des chocolatiers aura-t-elle lieu ? Qui sera le premier cas KO ? Qui aura la fève à Pâques ? OK, j’arrête.

La forme et la fonction

Le casting étant bon, quid du lieu ? Contrairement à son homologue de Saint-Germain-des-Prés dont les échoppes accueillent le client en leurs murs propres, le Food Court des Galeries Lafayette a non seulement oublié de se trouver un nom, mais a également oublié de quoi est fait un food court. Je m’explique : dans ces concepts très prisés dans d’autres contrées comme l’Espagne, le Portugal ou les pays nordiques, voire l’Asie, chacun va piocher ce qu’il veut, au gré de son humeur, auprès de tel ou tel commerçant avant de rapporter ses victuailles sur de grandes tables communes en libre service. Un mode de consommation très pratique pour qui veut manger sur le pouce, seul ou en famille, et surtout lorsqu’on n’a ni envie, ni le temps d’aller au restaurant. C’est rapide et convivial, et tout le monde s’y retrouve.

Dans le cas présent, je pense très fort à tout ceux qui travaillent aux alentours, et qui étaient potentiellement des futurs habitués, mais qui se verront à coup sûr frustrés. En effet, ici, pas de bol, il n’y a que 3 ou 4 tables – certes jolies – qui se battent en duel, soit quelques dizaines de places assises pour une surface commerciale de plusieurs centaines de mètres carré. De quoi se gratter la tête quant au savoir-faire de ceux qui ont imaginé cet endroit qui revêt tous les codes qu’il faut – fussent-ils graphiques ou mobiliers -, qui proposent toutes les marques et produits qu’il faut, mais qui omet de remplir sa fonction première et essentielle : restaurer son client dans des conditions de confort idoines. Etait-ce si compliqué de préférer des mange-debout à quelques rayonnages superflus, ou de ne pas condamner une tête de table avec un pied plein (voir photo) ?

Fort de ces constatations, et sachant qu’il s’agit d’un lancement, on peut imaginer sans prendre de risque idiot qu’il y aura de grands changements d’orientation dans les mois à venir : dans l’offre très parisianiste qui devra sûrement s’ajuster face à une demande hétéroclite et composite, là où les mètres carrés les plus chers de la capitale exigent de la rentabilité ; mais aussi dans la structure puisque le lieu ne saurait remplir sa fonction en l’état. Faute de cela, nous verrions alors pérenniser un concept nouveau que peu de monde nous enviera, celui d’un Food Court à la Française où l’on ne sait pas poser sa gamelle. Ce qui serait bien dommage.

Évènements Le Food Court des Galeries Lafayette Champs Elysées

Ouvert 7 jours sur 7
du lundi au samedi 10h à minuit
le dimanche de 10h à 22h

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