Le Dôme

Après avoir révolutionné le gastro, dézingué le bistrot, glamourisé le rade de quartier, j’en passe et des meilleures (ou pires), il fallait bien qu’on trouve une nouvelle lubie. C’est fait. Dans la droite ligne d’un Macron qui a remis les pieds à La Rotonde et l’adresse en orbite, on rentre enfin à la maison, autrement dit, on goûte à nouveau au confort des institutions, aux délices réconfortants des grandes brasseries parisiennes. Pas de politique, pour Orgyness, cela se passe de l’autre côté du boulevard, au Dôme, qui cette saison fait sa petite révolution de palais, en proposant pour la première fois des menus « Accords mets & vins ».

Cette adresse a été testée sur invitation

Le changement dans la continuité

Qu’on se rassure, Le Dôme n’a pas bougé d’un iota et c’est tant mieux. Les plateaux de fruits de mer sont toujours aussi impressionnants, le service impeccable et le mille-feuille fait encore la blague, avec son show aérien en fin de course pour enfoncer le clou du spectacle. Un vrai bonheur de gastronome parisien pompidolien. Une stabilité assurée avec brio par Monsieur Bras depuis 1970, à qui ses fils Edouard et Maxime rendent hommage tous les jours. D’ailleurs, leur idée de menu « accords » n’est rien d’autre que la mise en scène moderne de l’attachement à la qualité des fournisseurs prônée par leur père.

Des accords inspirés

L’idée des frères Bras (à ne pas confondre avec ceux de Laguiole, même s’ils sont du même coin), c’est donc de créer des menus autour d’associations valorisant les produits de leurs fidèles producteurs : vignerons, mareyeurs, ostréiculteurs ou fromagers. Pour être le plus pertinent possible, un expert en vin est chargé de créer l’accord sur une thématique régionale, renouvelée tous les deux mois. En ce moment et jusqu’à la fin du mois, c’est l’Alsace qui est à l’honneur, mise en musique par l’œnologue Jérôme Gagnez. Deux menus, à double détente. Un « léger », avec mise en bouche, plat, deux verres de vin et un café pour 57€. Un autre « gastronomique », avec entrée, plat et dessert (oui, le millefeuille !), trois verres de vin alsaciens et un café pour 120€. Certes, ce n’est pas donné, mais ce voyage en première classe, entre passé et présent le vaut largement.