Le Charles au Burgundy

Voici une petite planque dédiée aux travailleurs du quartier Cambon, et à ceux qui se retrouvent dans le besoin impératif de se sustenter après des emplettes forcenées chez Chanel en hommage au grand Karl, dont la noire silhouette ne cessera pas de planer sur ce quartier frénétique de sitôt.

Cette adresse a été testée sur invitation

Se faire un prénom

Alternative complémentaire et maline à la table étoilée du Baudelaire, le Charles – bar du Burgundy – qui ne saurait se contenter de n’être qu’un bar ou un prénom, se transforme chaque midi pour mieux plaire à ceux qui veulent profiter d’une pause courtoise, au calme, dans un espace où on peut tantôt se lover dans un large fauteuil, tantôt lorgner d’un œil gourmand sur une assiette sans froufrous, mais tout à fait digne.

Les arguments du Charles répondent avec bonheur et précision au cahier des charges équilibriste du Burgundy : vendômard, madeleiniste, saint-honorophile, cinquétoileux, mais pas palace ni pompeux, contorsionniste façon germanopratin, mais rivedroitard. Ainsi les tables sont basses, mais à distance respectable afin de garantir une discrétion optimale pour vos potins modeux ou bancaires, la décoration de Patrick Juliot sonne juste, et l’assiette – comme pour le restaurant gastronomique – est assurée par le chef exécutif Guillaume Goupil.

La carte débute à 17€ en entrée et à 24€ pour le plat de résistance, avec un juste mélange de plats de saison  (ici un velouté de lentilles, poitrine fumée et huile de noisettes et un filet de dorade sébaste, choux kale, poivron frit avec une émulsion de chorizo) et de classiques internationaux comme l’incontournable club sandwich ou l’inéluctable salade césar.

Pour les becs sucrés, il y a aussi le dessert signature du chef pâtissier maison Pascal Hainigue : le shiso ananas. Une douceur fraîche et parfumée qui réconcilie avec le sucre. Enfin, il y a aussi le luxe de pouvoir profiter d’un plat simple et roboratif comme de simples linguini.

Eh oui, le luxe, c’est aussi une belle forme de simplicité. Mais ne le dites à personne !