Edern

Ca se passe à deux pas de l’Etoile. Gilles Epié parti à Miami retrouver les terres qui l’ont vu gastronomiquement grandir, c’est au tour de Jean-Edern Hurstel, ancien chef exécutif du Peninsula Paris (mais aussi ancien de chez Senderens chez Lucas Carton, l’Arpège d’Alain Passard, Ducasse et j’en passe) de reprendre la barre de l’ancien Citrus Etoile. Résultat ?

Cette adresse a été testée sur invitation

Enfin chez soi

Exit l’orange omniprésent, après 8 mois de travaux l’endroit exhibe désormais une atmosphère contemporaine et épurée, avec des nouveautés qui seront vite indispensables aux clients du quartier, habitués qu’ils sont aux « power tables ». Comme avec la verrière qui peut être privatisée et accueillir une vingtaine de couverts, ou le bar à cocktails avec DJ en sous-sol avec son fumoir attenant pour les adeptes du cigare. Une transition plutôt réussie même si l’œil affuté reprochera sans doute un côté convenu aux quelques œuvres de pop art censées donner un peu de substance à une décoration élégante mais déjà vue. Mais comme on n’est pas venu à un vernissage, autant que cela plaise d’abord au chef qui est – selon ses propres mots – enfin chez lui !

L’assiette n’est pas là pour surprendre non plus, ou alors pas là où l’on s’y attend : si l’entrée, un tourteau émietté au corail et à l’estragon laisse une belle sensation d’iode et de fraîcheur, le cabillaud de ligne vapeur, artichauts poivrade, vadouvan et coquillages est à la fois trop cuit et trop salé. Et si l’on ajoute un service à la Uber (trop de costume, pas assez de valeur ajoutée), on se dit qu’il y a certainement une phase de rodage, et qu’il va falloir passer la vitesse supérieure.

Un Edern allié

Mais ne tirons pas sur l’ambulance pour autant, compte tenu du prestigieux parcours du maître des lieux et de son savoir-faire : Edern est potentiellement un très bel endroit, à l’offre complète entre son restaurant et son bar, at doté d’une capacité à étirer sa clientèle sur des populations hétéroclites depuis les nombreux bureaux avoisinants jusqu’aux palaces. Avec tous ses atouts, Edern a donc tout d’un ami, aussi, plutôt qu’une révolution de palais, misons sur une montée en puissance progressive.