Restaurant Beef Club, Paris
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Restaurant Beef Club, Paris

C’est un des buzz du moment. Les fondateurs de l’Experimental Cocktail Club, Prescription et Curio Parlor, soient les bienheureux Olivier Bon, Pierre-Charles Cros et Romée de Goriainoff, ouvrent leur premier restaurant parisien. Verdict.

Boeuf modèle

En lieu et place d’un karaoké chinois aux tenanciers aux mines patibulaires mais presque de la rue Jean-Jacques Rousseau, rue déjà bien fournie en adresses au public branché et au manger insipide (Le Toro, l’Emile, le Mila, le Ginger & Fred, et j’en passe…), s’est donc récemment ouvert le Beef Club, un restaurant à viandes. Concept ô combien opportuniste lorsqu’on sait la notoriété actuelle des Yves-Marie Le Bourdonnec – qui intervient dans l’aventure – et autres Desnoyers, et la popularité du burger, ce plat d’origine allemande qui permet à n’importe quel palais de gravier de s’improviser apprenti gourmet. Le décor reflète parfaitement cet état d’esprit : papiers peints géométriques aux murs ou briques repeintes carrelage cube 3D à la Pierre Hardy au sol, lampes vintage… un rétro-futurisme de bon aloi digeste par tous les habitants du 1er arrondissement pour peu qu’ils lisent Jalouse.

Mais il ne faut pas tirer sur l’ambulance de la branchitude. C’est mal (et surtout pour ma santé sociale, j’ai des potes super branchés). En outre, un restaurant, c’est autrement compliqué qu’un bar à gérer, et le Beef Club tout beau, tout nouveau, tout beau en fit les frais ce soir-là, lorsque nous débarquâmes à 12, et que la personne préposée aux réservations se rendit compte qu’elle n’aurait jamais dû répartir la troupe sur deux tables.

Des serveurs et des hommes

En vue d’un succès annoncé, le plan de circulation est aussi optimisé qu’une chambre de bonne de réfugiés polygames fraîchement débarqués, et le moindre mouvement s’avère cauchemardesque, tant pour les clients que pour les serveurs débordés. Plus une chaise n’est disponible au premier service, et nous ne sommes que mercredi soir. A propos des serveurs, ils sont aussi sympathiques que peu nombreux et sous l’eau. D’ailleurs, s’il faut une vingtaine de minutes pour obtenir la carte, il en faut quarante de plus avant que l’entrée ne daigne pointer son nez.

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Une entrée fort réussie si vous aviez opté pour les langoustines, et fort pleine d’éclats d’écailles si vous aviez choisi les huîtres. Mais les huîtres, c’est comme une envie de fraises chez bobonne enceinte jusqu’aux dents, et c’est simplement irrépressible quand ça vous prend !

Quant à la raison d’être du Beef Club, le fameux Beef adoubé (et maturé) par Monseigneur Yves-Marie, il provient de la ferme de Tim Wilson, dans le Yorkshire, où il a le privilège de ne brouter que de l’herbe. A noter la technique de découpe ésotérique de Maître Le Bourdonnec qui vous permettra de goûter aux joies de la picanha. Cependant, l’irrégularité des cuissons sur les côtes de boeuf  (1kg pour deux) ne manqua de m’agacer, en effet celle que je partageais avec Aude était nettement plus rosée que celle de Fabrice, ce qui me rendit jaloux. Nonobstant, le produit est tendre, savoureux, mature et légèrement persillé, tandis que les frites cuites à la graisse de canard un peu molles du genou se laissent manger sans sourciller.

La carte des jus est décente dans le choix offert – le Gigondas sélectionné par le Doc me plut même s’il faiblit dangereusement pendant la côte -, même si les prix oscillent bizarrement entre la bonne affaire et l’entourloupe.

Convivialité cher payé

Au final, nous passâmes une très bonne soirée car une telle troupe de joyeux mangeurs ne saurait s’ennuyer, mais dans l’inconfort d’un espace exigu et d’un volume sonore qui ne permet aucune conversation avec quiconque, fut-il votre vis-à-vis et surtout une facture rondelette (17€ les huîtres et 90€ la côte de boeuf pour 2) refroidissent les ardeurs.

En dépit des nombreux défauts notés ci-dessus, je n’ai nul doute que, passée une période de rodage indispensable, le service et le rythme s’amélioreront de soi pour atteindre une vitesse de croisière honorable. En revanche, si le hipster s’en donnera à coeur joie, la fine gueule n’y trouvera pas forcément son compte, et le nom du boucher n’y changera rien.

Plus de photos sur la page Facebook de Mr Lung

Beef Club
58, rue Jean-Jacques Rousseau 75001 Paris
Tél. 09 54 37 13 65

Huîtres Marenne d'Oléron
Côte de boeuf pour deux (1kg)
Frites cuites à la graisse de canard
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9 thoughts on “Restaurant Beef Club, Paris

  1. « au manger insipide (Le Toro, l’Emile, le Mila, le Ginger & Fred, et j’en passe…) » mettre le mil’a et le Toro dans la même phrase c’est un peu dur pour le mil’a … non ?

  2. « au manger insipide (Le Toro, l’Emile, le Mila, le Ginger & Fred, et j’en passe…) » mettre le mil’a et le Toro dans la même phrase c’est un peu dur pour le mil’a … non ?

  3. Même si la qualité de service ne s’est pas franchement améliorée et que l’espace y est un peu réduit cela est largement compensé par la qualité de la viande et de sa cuisson. Les « side » d’accompagnement sont excellents et la carte des vins bien que réduite est tout à fait correcte.Un bémol sur les desserts où l’on aurait attendu une meilleure qualité

  4. Restaurant « LES XXXXXXXXXXX »
    l’accueil est parfois un peu rude mais les produits sont excellents et depuis 5 ans l’hiver il faut batailler pour avoir une table
    alors la rue jean jacques rousseau a trouver son meilleur hamburger mais elle avait déjà sa meilleure fondue

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