Joséphine

Avec la récente distinction palace accordée, le Lutetia encore flambant neuf brille de mille feux a dévoilé son nouveau bar, le Joséphine, rebaptisé en hommage Josephine Baker, jadis une inconditionnelle des lieux. Seul hôtel de cette catégorie si convoitée sur la Rive Gauche, après sa rénovation signée Jean-Michel Wilmotte, son bar s’ouvre désormais à l’extérieur à travers de grandes baies vitrées, attirant le chaland, tant et si bien qu’il n’est pas rare de devoir s’armer de patience pour y trouver une place.

Au comptoir

Petite astuce au passage : préférez le comptoir à la salle, et évitez la promiscuité des banquettes ! De là, vous pourrez admirer les fresques d’Adrien Karbowsky, datant du début du XXème siècle, autrefois cachées par six couches de peinture et découvertes par accident lors des travaux, et accessoirement tester les nouvelles créations de Nicola Battafarano, le chef barman qui a composé une carte qui s’inspire des chansons des années folles et de Paris, bien entendu.

Pour vous, on a d’abord dégusté « Sur les toits de Paris », un cocktail plus japonisant que germanopratin, qui allie sake, bambou, calamus, vinaigre japonais et moscatel qui tient davantage de la Grande Epicerie voisine que du grand voyage nippon, mais disons que sa légèreté rafraîchissante fait le contrepoids d’un manque de précision.

Fort heureusement, il y a « J’ai un message pour toi » qui vient réveiller les papilles, avec un puissant cocktail de whisky Dalmore Portwood, de grains de café, et de shitake, ample en bouche, terrien mais pas tourbé, souligné par les notes torréfiées et les arômes de sous-bois. A noter également le contenant plutôt original quitte à dérouter qui vient animer la table.

Faut-il y aller ? Mille fois oui, pour le cadre et l’esprit du Lutetia enfin à la hauteur du XXIème siècle, après moult reprises et turpitudes. Pour les cocktails en revanche, je m’en tiendrais plutôt aux classiques dégustés à d’autres occasions, car après tout, c’est un peu pour ça qu’on a toujours aimé les bars d’hôtel.