Jefrey’s

De la rue St Sauveur à Paris, le pratiquant du catéchisme mixologiste connaissait l’Experimental Cocktail Club, pionnier en la matière, mais pour le curieux, le connoisseur, celui dont le nez furtif et le palais royal ne cessent de gratter le comptoir à la découverte de nouvelles sensations, il y a le Jefrey’s.

Antre discret pour assoiffés distraits, c’est une tanière autant qu’un repaire où on se sent vite un peu comme à la maison, la promiscuité de la première salle aidant, on engage facilement la conversation avec le chef barman, Benjamin Nolf qui propose non seulement son savoir-faire depuis 2015, mais aussi plus de 200 références de spiritueux, dont une centaine de whiskies et bourbons, les geeks du coude en auront pour leurs frais.

Ink menu

Mais ce n’est pas tout. Si vous ne vous étiez jamais fait faire un tatouage en état d’ivresse, le Jefrey’s vous propose un pas supplémentaire vers ce dépucelage digne des meilleurs matelots en associant 12 tatoueurs à la création d’une nouvelle carte : Ink Menu. A chaque artiste est associé un cocktail et un graphisme de sa patte pour illustrer son univers, un moyen original de mieux s’immerger encore dans l’ambiance tantôt sombre, tantôt poétique, tantôt bariolée de chacun.

Nous avons aimé le Noble Needles, un mezcal noir de charbon, amer et doucereux, flanqué de son hostie frappée d’un crucifix qu’on a envie de déguster sur un air de Sisters of Mercy ou Bauhaus. Dans un registre très différent, Grenouille, un faux Bloody Mary qui se présente comme une soupe de nouilles japonaises, accompagné de son jaune d’œuf mariné au soja, qui réveille les papilles par ses épices.

Enfin, Noraison soutiendra les gorges les plus féminines avec la fermeté d’une élégante coupe, et la délicatesse des fleurs et des fruits exotiques.

Comme pour les tatouages, il y en a pour tous les goûts, mais nous vous suggérons de prendre la paille avant de passer sous les aiguilles : ça donne du courage !