Va te faire août
Éditorial

Va te faire août

« … Partout la mort. Eh bien, pas une plainte. » écrivait Hugo dans les Fusillés. Mais ça, c’était avant. A présent, la vie reprend. Enfin, a-t-on envie de s’écrier. Les masses travailleuses s’agglutinent à nouveau dans les transports en commun et les cols blancs grouillent au pied des tours inhumaines, tandis que le chef se retoque et que le vigneron dévisage le raisin. C’est une période que j’apprécie particulièrement, après une parenthèse estivale toujours trop prononcée à mon goût, de celles qui obligent à s’arrêter de respirer comme tout le monde, afin d’aller cultiver son mélanome sur un banc de sable quelconque et de rentrer fripé, mais bronzé.

Lors des discussions de café du commerce (ou de son équivalent digital plus communément dénommé réseaux sociaux), je vois régulièrement poindre les invectives du type « vous êtes des moutons ». Mais enfin, ma bonne dame, c’est la Pitié qui se moque de la Charité : si vous n’étiez pas un mouton vous-même, Paris parlerait encore Français en août !

Chez Orgyness, alors que nous avons benoîtement entamé notre 5ème année d’existence, nous nous réjouissons que les bonnes tables s’animent derechef, que nos commerçants et nos caves préférés rouvrent leurs bouteilles et portes, car enfin nous pouvons nous adonner à une activité autrement plus édifiante que la consommation effrénée d’écran total : la découverte. Une activité immédiatement suivie d’une seconde aussi salutaire qui est celle du partage de ces découvertes. En effet, chanceux que nous sommes, nous avons été les contemporains de Bocuse et de Robuchon. Chanceux que nous sommes, notre exploration est loin d’être terminée.

Alors, à très vite pour des nouvelles découvertes !