Vingt 2

Normalement, si vous entendez quelqu’un s’écrier « Vingt 2 », l’exclamation est suivi de « voilà les flics » et vous devez prendre les jambes à votre cou afin de fuir une arrestation imminente. Pour autant, si vous trainez plutôt vos Berluti dans le triangle d’or parisien, c’est-à-dire entre l’Avenue Montaigne, l’avenue George V et les Champs Elysées, vous savez que l’expression s’applique davantage à la restauration locale.

Entre les prix marteaux et les assiettes enclumes

Bien entendu, je ne vous parle pas des restaurants étoilés qui fourmillent à la joie des touristes et des gastronomes, et au grand dam des portefeuilles. Parfois, il semble que votre estomac doit embarquer dans des montagnes russes entre Pierre Gagnaire et la Pizza Pino, en passant par la case l’Avenue (bling, cher et médiocre). Fort heureusement, de temps en temps surgissent des petites tables sans prétention comme le Vingt 2, avec le jeune Nicolas Bardin aux fourneaux (un ancien de chez Constant, Vigato et Nomicos). Ne vous attendez pas à de la haute cuisine, ici – dans le bas de l’Avenue George V –  on ne s’embarrasse pas d’une grande sophistication, en revanche si vous recherchez une cuisine contemporaine et cosmopolite, du moins éviterez-vous les mauvaises surprises.

Simple et funky

En effet, si chaque repas ne saurait être une fête, ce n’est pas raison pour en faire une punition, et il est aussi agréable de pouvoir commander un King Crab avec sa mayonnaise à l’estragon, une salade de bœuf à la thaï, ou un simple plat de pâtes (quoi de plus difficile à trouver ?), sans s’empoisonner tout en sabordant son livret A. Bar d’un côté avec des cocktails fréquentables, et restaurant de l’autre, une acoustique apaisante dans une atmosphère proprette et moderne, voici enfin un Vingt 2 qui vous dit « reste là ».