Pinots Gris d’Alsace à déguster avec Amour
L’or des vins d’Alsace coule à flots de lumière entre les imposants murs de verre de la Villa René Lalique, fraîchement restaurée à Wigen-sur-Moder, et ouverte au public depuis mi-Septembre. Composée d’un restaurant orchestré par Jean-Georges Klein, chef triplement étoilé, d’une cave très alsacienne – mais pas que –, ainsi que de quelques chambres cosys, l’ancienne demeure de René Lalique entame une nouvelle vie. C’est à l’occasion de la sortie du guide des meilleurs vins d’Alsace, collaboration entre le critique américano-hongkongais James Suckling et la maison Lalique, que les grands vignerons de la région s’y sont retrouvés. Ainsi, sous l’œil pétillant d’un Marcel Deiss, ou le rire jovial d’un Leonard Humbrecht, nous avons pu déguster des merveilles de rieslings pétrôlés, gewurztraminer de fleurs et d’épices, pinots en trois couleurs, vendanges tardives majuscules et sélections de grains nobles botrytisées à souhait.
Les grands crus variés, aux noms difficilement prononçables pour la non-germanophone que je suis – répétez trois fois « Hengst Wintzenheim ! » – ajoutent à ces vins une couche de charme – et parfois de sucre – supplémentaire. La fibre olfactive en éveil, j’ai attaqué la question en m’épargnant la perspective d’une séance chez l’orthophoniste, par la dégustation de la petite centaine de vins présentés.
Ce sont sur les pinots gris que mon cœur et mon palais se sont cristallisés ce jour-là. Cépage noble d’Alsace un peu délaissé du grand public, certains diraient qu’au royaume des Vitis vinifera, dans la famille Pinot, il fait dur d’être de race grise parmi blancs et noirs…
Un profil floral et oriental :
Kuentz-bas, Grand Cru Eichberg « Trois Châteaux »,
Pinot gris 2013
Un nez extrêmement fin de fleurs d’oranger et d’abricots secs, une longueur salivante tout en gourmandise, une rondeur légèrement trop enveloppée de sucre qui serait parfaitement compensée par l’accord avec un plat épicé.
Prix indicatif : 25 Euros
Plus d’infos sur le site du vigneron
Un profil minéral :
Henry Fuchs, Grand Cru Kirchberg de Ribeauville,
Pinot gris 2013
Un nez aux notes grillées et fumées, un équilibre sucre/acidité qui frôle la perfection, une texture glycérique soyeuse et des notes d’amande fraiches en fin de bouche. Un régal qui s’accorderait par exemple à merveille avec des ris de veau.
Prix indicatif : 25 Euros
Plus d’infos sur le site du vigneron
« Mieux vaut la recherche du beau que l’affichage du luxe… » disait René Lalique pour décrire sa philosophie artistique ; une maxime qui pourrait aussi bien s’appliquer à la démarche des grands vignerons d’Alsace.
