Le crowdfunding par Greenpeace
A une époque où le bio se réduit à une tendance dont on a entendu parler, mais dont on ignore comme tout le monde les règles les plus fondamentales, et où la nourriture s’appelle « food » (avec des « foodies », parce que « nourrituries », ça craint), la question légitime qui se pose est – si vous osez confesser votre ignorance – : mais au fait, c’est quoi le bio ?
Méthodologie
Le bio, c’est avant tout des processus, comme le Diagnostic Paysan développé dans la région Centre, qui consiste à réaliser le bilan d’une ferme afin d’en faire évoluer les pratiques vers un système plus durable avec une exploitation paysanne et non industrielle, ou encore la Maison des semences dans le Lot, qui rassemble des paysans souhaitant produire leurs propres semences afin de les mettre à disposition des adhérents, et ainsi se libérer des semenciers industriels.
Ces organismes sont soutenus par Greenpeace, qui a lancé une plateforme de crowdfunding pour les aider dans leur démarche. Et c’est pourquoi nous sommes allés rendre visite à des agriculteurs, membres actifs de l’ADEAR 41 (Associations pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural du Loire-et-Cher), à Chailles, un charmant village du Loir-et-Cher.
Ne plus dépendre des produits chimiques
Independance Day
Produire du bio, c’est avant tout ne pas dépendre du reste du système économique et agronomique actuel, en tout cas le moins possible, explique Corentin, alors que nous récoltons les fraises à la ferme Le Petit Villesablon, une exploitation principalement céréalière et maraîchère, disposant de quelques animaux (poules pondeuses, vaches, chevaux, chèvres, et oies). Forage et pompe à eau, production de semences et d’engrais, anticipation et prévoyance sont les clés pour s’affranchir de la toute puissante industrie agro-alimentaire.
Ne plus dépendre des produits chimiques implique une mise en jachère régulière, l’utilisation de plantes comme la luzerne pour régénérer la terre, l’usage d’engrais et de semences maison… la bonne nouvelle est que, dans la mesure où on y consacre le temps nécessaire, la mécanique peut se substituer au chimique.
Un peu moyenâgeux ? Certes, mais les résultats sont tangibles et se dégustent à chaque fraise qu’on jette dans son panier.
Et le bio dans tout ça ?
Nous avons poursuivi à la Ferme de la Guilbardière d’Anne et Gilles, davantage tournée vers l’élevage. Leur troupeau : une cinquantaine de vaches de trois races différentes (Normandes, Holsteins, et Brunes des Alpes).
Ce qui rend leur exploitation « bio », c’est le respect d’un cahier des charges précis : races adaptées à l’environnement, animaux nés dans une ferme certifiée, alimentation majoritairement locale et 100% bio, et densité du troupeau.
A travers ces méthodes, force est de constater que que notre plaisir dans l’assiette dépend de celui de l’animal dans le pré. Le bio c’est potentiellement plus de goût, avec des qualités organoleptiques intactes, et c’est surtout une agriculture qui, modélisable par des procédés, demeure néanmoins vivante et humaine, pour un plaisir durable.
Pour en savoir plus et soutenir ces initiatives, nous vous donnons rendez-vous sur la plateforme de Greenpeace pour participer au mouvement Agriculture Durable.