Le Bistro Zaza; Rio

Pour tous ceux qui ont découvert le Brésil grâce à la Favela Chic, il faut aller au moins une fois chez Zaza à Rio. Située en plein Ipanema, à deux pas de la plage mythique qui inspira la célèbre chanson de Vinicius de Morales, la petite bicoque coloniale présente tous les charmes dont rêverait le visiteur en quête d’exotisme. A priori. A priori car, Zaza, bien qu’en surexposition médiatique et figurant en bonne position dans nombre de guides touristiques, c’est une belle arnaque. Exactement comme la Favela Chic. Petite digression au sujet de ce dernier, quand on a approché la réalité d’une favela dans sa vie, on a envie d’étrangler celui qui a osé appeler son restaurant ainsi, surtout assorti de l’épithète « chic », et aussi pour servir une cuisine aussi médiocre (mais bon, il est rare qu’on s’y rende pour se régaler). C’est un peu comme appeler son rade le « Bidonville Glamour Où Il Fait Bon Vivre ». Fin de la parenthèse.

Chez Zaza, nom de la petite amie du propriétaire Cello, c’est un joli petit décor coloré avec une terrasse agréable, des lumières tamisées dans une salle ponctuée de couleurs chaleureuses et vives, et un lounge à l’étage façon banquettes et tables basses. Mélange de portugais colonial et de cajun, un rêve du bobo en vadrouille, quoi. Tout avait bien commencé. Accompagné par l’ancien chef, mon nouvel ami Checho, nous sommes fort bien accueillis par un Dry Martini XXL comme j’en avais rarement vu. Checho, sûr de lui car il a construit la carte de la maison, me propose alors de goûter en entrée des rouleaux de tapioca au fromage à la sauce de mangue. Pas de bol, le truc étouffe aussi bien le chrétien, que le musulman voire le bouddhiste et je doute que l’athée s’en sorte mieux.

Le chef actuel Rinaldi Hintz se présente alors pour me conseiller un plat typique brésilien, un mélange de porc, riz, farofa, haricots noirs façon feijoada, un peu comme dans une churascaria. Et l’aventure culinaire s’arrêta là puisque le porc, trop salé même dans sa sauce sucrée, se révèla impossible à avaler. Enfin, pour couronner le festin, alors que je lui signale l’épouvantable accident, mademoiselle Zaza décide tout de même de nous facturer l’intégralité de la commande sans même une proposition de remplacement pour le plat rejeté.

Conclusion : joli déco pour les amateurs du genre, bouffe dégueu. N’y allez pas. Mieux vaut préférer une table typique et sans prétention comme le Braseiro à Gavea dont on reparlera plus tard. Fin du chapitre.

Bistro Zaza
40, rue Joana Angélica – Ipanema
Rio de Janeiro
Tél. 22 47 9101
Site Internet : http://zazabistro.com.br/