Restaurant 58 sur la Tour Eiffel, Paris

A voir vendredi 20 mai à partir de 18h45 sur M6, Mr Lung partage avec vous une expérience d’un kitsch extrême comme seule la conjonction du monument le plus visité de France et de la chaîne la plus populiste du PAF pouvait proposer, une équation du genre 58 + M6 =MDR.

Loft Story

Longues furent les négociations et les préparatifs pour le tournage d’un 100% Mag spécial « Restaurants de Monuments Parisiens », mais finalement nous parvînmes à nous mettre d’accord afin que le restaurant 58 nous accueille, ma belle et moi, pour un dîner romantique intégralement filmé (oui, ça paraît contradictoire).

Masochisme télévisuel

Vue plongeante sur le Trocadéro, personnel en mal de courbettes, caméra de reporter embusquée, le temps suspend son vol un instant, fixant le fantasme ultime du touriste contemporain abreuvé de télé-réalité et parfumé pour l’occasion d’Axe Chope-Grave à l’extrait d’Aloé Véra et aux Phéromones. Alors heureux ? Le hic, c’est que ni ma chérie, ni moi-même ne sommes des touristes. En outre, inviter l’oeil affuté d’une architecte et le palais exécrable d’un gastronome blogger pour ce type d’exercice de style ressemble plus à un acte de masochisme qu’à une opération de communication, pour peu que quelqu’un aie pris la peine de lire le blog en question.

Bien entendu, tout le monde est gentil et prévenant, c’est le grand spectacle, le maître d’hôtel a mis les petits plats dans les grands. Mais l’éclairage raté fait mal aux yeux, et lorsqu’on cherche à  jouir du panorama, la vitre renvoie inlassablement le reflet de la salle (et des gros allemands). Les tables sont trop nombreuses et le personnel se faufile à grand peine – Patrick Jouin, merci à toi -, et surtout… l’assiette est d’une pauvreté alarmante – Ducasse, merci à toi aussi -. NDLR pour info, le Jules Vernes, c’est Ducasse 60% et Sodhexo 40%, le 58, c’est le contraire.

Omelette à l’Omerta

Etrangement magnanime lors de sa visite, François Simon avait fait l’impasse sur ce qu’il avait mangé et avait préféré parler du repas des deux enfants dont il était flanqués. Galipette aussi suspecte qu’énorme pour ne pas exprimer sa déception ? Je n’en sais rien. Toujours est-il que servir de telles platitudes à des tarifs de table à un macaron (c’est très cher pour ce que c’est), ça relève de l’escroquerie.

Le foie gras est servi sans toasts, mais avec un pain qui étoufferait sinon un chrétien, un bon musulman salafiste (voire un rabbin) la volaille est atone et triste comme un restoroute et, autour de nous, le touriste dépensier défile à une vitesse supersonique. Seul le vin se tire d’affaire, mais ce n’est pas le chef qui l’a fait, pour sûr. Cerise comique sur la tarte à la crème, le serveur – au demeurant fort sympathique – est un anglophone convaincu qui a jugé normal de s’adresser à nous dans la langue de Mick Jagger.

Mais où est ma VHS ?

Cette émission, je l’aurais bien enregistrée, mais je vous avoue que je ne sais plus comment on fait de nos jours ! Je vous invite à visionner sa diffusion, le vendredi 20 mai à partir de 18h45 sur M6. A l’heure qu’il est, j’ignore ce qui restera au montage de mes commentaires à chaud, mais si les propos ne sont pas coupés ou déformés, je vous promets un petit moment de télévision aussi jetable qu’impertinent.

Restaurant 58 – Tour Eiffel
6, avenue Gustave-Eiffel 75007 Paris
Tél. 01 45 55 20 04
Site Internet : http://www.restaurants-toureiffel.com/